Vous aimez ce blog? Dite-le en cliquant le bouton:

mardi 25 septembre 2012

Sanofi, symbole d’un gouvernement à l’ouest !

Sur le dossier Sanofi, le gouvernement Hollande nous rejoue le même scénario que celui de PSA : nous allons voir ce que nous allons voir ! Pourtant, les résultats n’en sont pas…

Début juillet, nous apprenions la possibilité de 1000 à 2000 suppressions de postes chez Sanofi d’après les syndicats. Cette possibilité fait scandale, car Sanofi se porte bien, très bien même avec un bénéfice de 5 milliards. Sanofi est un grand habitué de ce procédé, déjà entre 2009 et 2011, le troisième laboratoire mondial a supprimé près de 4000 postes en France. Cette affaire apparaît donc comme le prototype d’un licenciement boursier. Or, cette fois, Sarkozy n’est plus au pouvoir, ce sont les socialistes qui sont aux commandes. Il y a donc une chance que cela se termine mieux, d’autant que les sondages commencent à donner des signes de défaillance et cette affaire une finalement une aubaine pour le gouvernement. Début septembre, le gouvernement monte au créneau : nous allons voir ce que nous allons voir, les licenciements boursiers ne sont pas tolérables en France et le gouvernement ne peut accepter un tel plan injustifié… « Le ministre n'a pris aucun engagement concret, mais a affirmé que le plan était inacceptable », a dit lors d'une conférence de presse improvisée devant le ministère, Thierry Bodin, coordonnateur CGT et l'un des porte-parole de l'intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGC, SUD et FO.

Finalement, avant-hier, nous apprenons que le plan de concernera finalement « que » 900 emplois en France. Soit seulement 100 postes de moins que les estimations optimistes des syndicats de début juillet. Nous nous disons, en bon électeur français, que le gouvernement ne va pas laisser passer cela et que le chiffre n’est que provisoire et que des négociations plus serrées vont avoir lieu.

Nous devons remarquer que le cas Sanofi est assez différent de celui de PSA, car les clients de Sanofi sont nous, les français, mais surtout la sécurité sociale (le gouvernement, donc) qui décide de quels médicaments sont remboursés par la collectivité et ceux qui ne le sont pas. C’est d’autant plus facile qu’un livre qui vient de paraître indique que 50% des médicaments sont inutiles, 20% mal tolérés, 5% « potentiellement très dangereux » (Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux, Professeurs Bernard DEBRÉ et Philippe EVEN). Facile, il ne reste qu’à piocher dans les 2000 médicaments incriminés, ceux qui sont produits par Sanofi… C’est donc un bon levier de négociation pour le gouvernement, des économies en perspective pour la sécurité sociale et une action juste pour la santé des français.

Patatras ! Montebourg, qui quatre jours seulement après avoir trouvé le plan « inacceptable », le trouve finalement très acceptable : « Quand une entreprise fait cinq milliards de profits, comme c’est le cas dans Sanofi (…) elle a le droit de se réorganiser », a affirmé, dimanche, le ministre du Redressement Productif lors de l’émission Capital sur M6. Depuis, Montebourg considère que cette annonce est une victoire et dit-il « Je note qu'ils (Sanofi) ont suivi les recommandations du gouvernement » ce qui n’est évidemment pas de l’avis du maire de Toulouse (PS), principal concerné par ce plan. C’était donc cela, ce ministère du redressement productif qui nous avait tous tant intrigués lors de la création du gouvernement ? Le ministère des licenciements… Quelle mouche l’a piquée ? A-t-il reçu une valise (je n’espère pas) ? Des menaces (là aussi, je n’espère pas, encore que…) ? Où était-ce de la comédie, genre « tu me fais une petite réduction de 100 suppressions de postes en moins et je t’accepte le plan » ? Nous sommes en droit de nous poser la question.

Pourtant, ce soir des rumeurs courent : le plan de Sanofi ne serait qu’un pied de nez, des représailles des actionnaires de l’entreprise à la décision du gouvernement de taxer les dividendes des entreprises. Alors que penser de cette étrange situation ? Difficile de ne pas penser à de l’incompétence, du manque de fermeté, mais cela n’explique pas tout et reste un mystère. Alors ? Tous pourris ?

Les salariés ne sont pas sortis vainqueurs de cette bataille (le gouvernement non plus), mais n’oubliez jamais que vous êtes aussi les clients de Sanofi… La popularité de Hollande baisse dramatiquement, nous ne nous demandons plus pourquoi. Le gouvernement Hollande c’est le gouvernement Sarkozy, les gesticulations en moins. Nous verrons à l’usage, mais ce quinquennat commence très mal…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire