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jeudi 10 novembre 2011

La folie de Standard and Poor's

 

Déjà en août 2011 le Blog Economique et social émettait des doutes sur les méthodes et les publications de Standard and Poor's. Ce jeudi l’histoire donne encore une fois raison au Blog, car S&P a encore fait une « Bourde » particulièrement étrange.

Ce jeudi soir l’agence de notation, coutumière des « bourdes » a encore frappé : elle a annoncé a certain des ses abonnés que la note de la France allait être dégradée. La rumeur a fait l’effet d’une trainée de poudre, car cet évènement est fort redouté et intervient au plus mauvais moment pour la France et l’Europe en général. Finalement, l’agence dément, mais c’est trop tard, le mal est fait sur les marchés.

Le démenti de S&P indique dans un communiqué « Ce n'est pas le cas : la note de la République française est inchangée à 'AAA', assortie d'une perspective stable, et cet incident n'est pas lié à une quelconque activité de surveillance de la note » et promet de faire toute la lumière sur cette histoire.

Comme l’indiquait le Blog Economique Et Social la semaine dernière, cette « erreur » intervient alors que la note de la France est déjà de fait dégradée, cette dernière empruntant a des taux proche de ceux auquel elle emprunterait en cas de dégradation de sa note. Information confirmée étrangement ce même jour (drôle de coïncidence ?) : l'écart entre le taux des obligations à dix ans de l'Allemagne et de la France sur le marché de la dette a atteint un nouveau record historique, au-delà des 170 points de base. Ceci indique que la France et l’Allemagne, pourtant toutes deux notées AAA, ont une forte différence de traitement par les investisseurs, la France empruntant beaucoup (et de plus en plus) cher sur les marchés que l’Allemagne. Nous pouvons ainsi dire que le AAA français est pratiquement virtuel. D’ailleurs, mi-octobre, l'agence Moody's avait annoncé qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si la perspective "stable" de la note était toujours justifiée. Annonce qui avant forcé la France à produire son deuxième plan d’austérité.

Erreur technique, manipulation ou chantage ?

L’erreur technique invoquée par S&P ne semble pas crédible tant l’agence indique que cette erreur n’est en aucun cas liée à « une quelconque activité de surveillance de la note » ! Qui peut croire que, sans raison, un système informatique soit devenu fou, et ce, concernant la France uniquement et au pire moment pour celle-ci ?

La manipulation est surement plus vraisemblable, car, si tel est le cas, une personne ou un groupe de personnes auraient pu largement tirer profit de cette alerte en pariant à la hausse sur les taux d’intérêt de la France ou même de l’Europe en général. Pour imaginer qui se trouverait derrière cette manipulation, il suffit de regarder à qui a profité le « crime »…

Le chantage est également fort probable : nous savons tous qu’une dégradation de la note française avant l’élection présidentielle serait une catastrophe pour l’UMP et Nicolas Sarkozy. Il est donc clair que, pour le gouvernement, c’est un objectif prioritaire que de maintenir coute que coute cette note même si elle n’a plus aucune signification. C’est un symbole tabou pour le gouvernement. La note perdue nécessitera un troisième plan d’austérité avant les élections ainsi que des critiques acerbes de l’opposition sur la gestion de la crise dont se vante amplement Nicolas Sarkozy en ce moment. Pour maintenir cette note fantôme, comment le gouvernement peut-il s’y prendre ? Des accords ont-ils été conclus avec le gouvernement américain ? Avec les principales agences de notation ? Quelles en sont les contreparties ? Le séjour inhabituellement long et amical de Barack Obama est-il un indice de cet accord ? Qu’à bien put faire la France pour que l’accord saute ? Est-ce une trahison ? Est-ce un chantage et une manipulation à la fois ?

Que d’interrogations… L « environnement politique stable » dont parle S&P pour justifier qu’il s’agit d’une erreur est-il lié au maintien en 2012 de Nicolas Sarkozy ? Que penser de l’intervention fulgurante du ministre des Finances, François Baroin, seulement quelques minutes après la « bourde », qui a expressément demandé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) l’ouverture d’une enquête ? Enquête ouverte immédiatement le soir même.

Les marchés ont le pouvoir, ils maitrisent maintenant presque tout et le pouvoir des citoyens est réduit à sa plus simple expression. Ne comptez pas de si tôt un renversement des courbes du chômage, elles sont maintenues artificiellement hautes par ceux à qui cela profite…

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