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dimanche 13 mars 2011

Au secours ! Le pipeau du nucléaire revient

Le ministre de l’industrie, Éric Besson, accompagné de NKM a tenté, ce samedi 12 mars, de rassurer les Français sur l’accident nucléaire au Japon. Nous avons retrouvé là tous les ingrédients des communications faussement rassurantes de l’époque de l’accident de Tchernobyl. Décidément, l’industrie du nucléaire a toujours un grand pouvoir en France et la même langue de bois.

Je ne suis pas antinucléaire, je le précise d’avance, car je considère que nous avons tous besoin d’énergie et que la France a réussi à nous fournir l'énergie pas chère dont nous avions besoin et qui a permis à notre industrie de progresser. En revanche, ce que je n’admets pas, c’est de prendre les Français pour des "imbéciles" en leur racontant n’importe quoi. C’est un peu ce qui s’est passé ce samedi ou nous avons eu une pièce de théâtre réglée et dictée au millimètre par l'industrie du nucléaire. Vous trouverez à la fin de cet article, le texte intégral de l'introduction d'Éric Besson, ministre de l'Industrie. Je vous livre de suite les morceaux de choix. Vous remarquerez que les phrases sont longues à souhait et que j'ai eu tout le mal du monde à trouver l'endroit ou il fallait couper les phrases par un point de ponctuation. Lorsqu'on l'écoute, le texte semble être constitué de deux uniques phrases. Je vous parle de ce détail pour dire que l'exercice de M. Besson et de NKM était délicat et que cela se voyait aussi bien dans leurs textes que dans leur mine gênée. Les nombreuses précautions oratoires utilisées soulignent encore cette impression. Je n'ai qu'une question : de qui se moque-t-on ?

L'accident nucléaire au Japon minimisé

M. Besson commence fort en nous indiquant que cet accident (qui n'est pas appelé "accident" mais pudiquement "question") n'est qu'une goutte d'eau dans le problème actuel auquel doit faire face le Japon. "La question nucléaire n'est qu'une petite partie et au moment où nous nous parlons, certainement pas la plus importante de ce drame national qui a frappé très lourdement le japon", "le nucléaire est une question à l’intérieur de ce drame national". Il est vrai que l'ampleur des dégâts et des victimes (j'imagine bien 20 000 à 50 000 victimes au final) est pour l'instant plus impressionnante que les victimes de l'accident nucléaire (1 victime pour l'instant). En revanche, se servir de cet état fort provisoire pour minimiser l'accident et l'appeler "question nucléaire" est aberrant. Tous les spécialistes étrangers sont préoccupés voir catastrophiste, mais la France nous fait croire que ce n'ai qu'un détail. Nous sommes en droit de douter. D'autant que ce dimanche (soit moins de 24 h après cette conférence de presse Ubuesque), nous apprenons que trois réacteurs (et non deux) seraient touchés et que l'exploitant japonais n'écarte plus l'hypothèse d'une fusion du cœur de l'un ou des trois réacteurs ! Autant dire que la “question nucléaire”, comme l'appelle Besson, est devenue une véritable catastrophe. Cela n'est, du reste, pas étonnant, car une explosion dans l'une des parois d'une centrale n'est rarement (jamais?) synonyme de détail !

Ce n'est pas un Tchernobyl !

Le grand mot d'ordre est que cet accident est très différent de l'accident de Tchernobyl "par rapport à ce que j'ai entendu ou vu sur beaucoup télévisions ou de radios, ça n'a strictement rien à voir, à ce stade, avec Tchernobyl, ni dans les explications, ni dans l'enchainement des faits, ni à fortiori, au moment où nous nous parlons, dans les conséquences.", "Nous ne sommes pas dans une configuration de Tchernobyl". Tchernobyl est bien entendu l'horreur absolue, l'épouvantail du nucléaire civile. Pas question que l'on commence à comparer cet accident avec Tchernobyl. Pourtant, les conséquences risquent d'être les même. L'accident, d'un point de vu technique serait beaucoup plus comparable à celui de "Three Mile island". Une fuite de réfrigérant avait conduit le cœur à commencer à fondre. Finalement, l'explosion a été évitée de justesse. C'est cet accident qui avait fait geler les constructions de nouvelles centrales aux États-Unis durant 30 ans !

Précautions oratoires

Monsieur Besson sait que le web est a l'affut de ses paroles et que la situation, déjà très préoccupante ce samedi, peut très vite devenir catastrophique. Il faut donc se prémunir contre des attaques futures. C'est ainsi que son discours est truffé de précautions. "Indépendamment des chiffres officiels que l'on ne connait pas encore", "À ce stade, parce qu'il faut être prudent, on est en train de commenter, les uns et les autres, des informations dont vous avez dit M. Lacoste ce matin, à juste titre, qu’elles sont fragmentaires, parcellaires, celles qui viennent du gouvernement japonais, celles qui viennent de l'exploitant, l'équivalent de notre EDF", "dans ces conditions, nous commentons des informations fragmentaires", "Si on accepte ce préambule", "au moment où nous nous parlons", "de sonner un tocsin qui n'existe pas à ce stade", "il y aura probablement d'autres éléments à ajouter tout à l’heure." Ces précautions sont en fait salutaire, car, comme nous le verrons surement dans les prochaines heures, la situation va vite devenir critique. Les Américains jugent déjà, ce dimanche, que l'utilisation d'eau de mer pour tenter de refroidir le cœur est "un acte de désespoir" ! "La situation est devenue tellement critique qu'ils n'ont, semble-t-il, plus la capacité de faire venir de l'eau douce pour refroidir le réacteur et le stabiliser et maintenant, en désespoir de cause, ils doivent recourir à l'eau de mer", a estimé Robert Alvarez, spécialiste du désarmement nucléaire à l'Institute for Policy Studies de Washington... Tout est dit !

En France tout va bien, bien sûr, aucun risque en vu

D'abord, Monsieur Besson nous indique que ce qui se passe au Japon est rarissime (sous-entendu que cela ne pourra jamais se produire en France) : "la conjonction d'un fort tremblement de terre, d'un très fort tremblement, probablement le plus fort qui n’a jamais touché le Japon et l'un des cinq plus fort ayant frappé notre planète depuis que les instruments de mesure existent", "Et par-dessus, si on peut dire, un tsunami d'une violence est une puissance extraordinaire, donc toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait eu les difficultés que rencontrent nos amis japonais". Oui alors là, vraiment, il n'y a aucun risque en France. D'autant que "dire et redire à nos concitoyens que toutes les centrales françaises ont été conçues en intégrant les risques sismiques et en évaluant le risque d'inondation. Ça n’est pas quelque chose que nous évoquerions là aujourd'hui à la suite de ce qui se serait passé au Japon. C’est intégré dès la conception de nos centrales nucléaires". Voila, pour ceux qui doutaient encore, nos centrales ne sont pas comme celle des Japonais (c'est bien ce que veut dire sa phrase ?) elles sont prévues à l'origine contre les inondations et les secousses sismiques. C'est particulièrement prétentieux de la part du gouvernement Français de donner les leçons aux Japonais sur les risques d'inondation et les risques sismiques quant on sait comment ils y sont préparés depuis leur plus jeune âge et comment les normes Japonaises de construction sont sévères. Je ne crois pas une seconde que, soumises aux mêmes conditions climatiques, les centrales françaises auraient mieux résisté. En revanche, point non abordé par M. Besson, l'exploitant (TEPCO) des centrales incriminées a dû faire face, par le passé, à de nombreuses avaries. Déjà en juillet 2007 un séisme de magnitude 6,8 avait endommagé les installations et suite à l'expertise qui s'en est suivie de nombreuses et graves anomalies sont relevées. C'est peut-être cette attaque discrète qui se cache derrière les propos de Besson "C’est intégré dès la conception de nos centrales nucléaires et bien évidemment lorsque l'exploitant agit" puis "lorsqu'il y a des incidents types de celui de la centrale du Blayais en Gironde, bien évidemment le retour d'expérience existe, l'analyse est faite, et sous l'autorité autorité de sureté nucléaire". La France effectue la maintenance nécessaire lorsqu'un problème est mis en évidence et c'est contrôlé et surveillé par une autorité impitoyable...

Pourquoi cette minimisation ridicule des risques ?

C'est très simple Besson le dit lui-même en partie "faisons attention de ne pas mettre d'abord nos amis japonais en difficulté en diffusant nous-mêmes de fausses informations et de ne pas alerter nos propres populations, de sonner un tocsin qui n'existe pas à ce stade." Le but c'est de ne pas vexer le gouvernement Japonais (c'est un peu raté vu la comparaison faite entre la conception Française et japonaise ci-dessus), ne pas interférer avec la communication du gouvernement Japonais et surtout ne pas créer en Europe de grand mouvement antinucléaire, car, ne l'oublions pas, la France a une grosse industrie exportatrice dans ce domaine. Hélas Monsieur Besson, j'ai peur que les évènements à venir soient plus parlant que toutes vos dénégations sur ce sujet.

Conclusion

N'apportant rien comme informations nouvelles, cette conférence de presse minimise grossièrement des risques de plus en plus élevés dans le seul but de rassurer les Français et de protéger l'industrie du nucléaire. C'est exactement à cause d'attitudes comme celle-ci, traditionnelle dans de nombreux pays et particulièrement en France depuis des dizaines d'années, cette opacité ridicule, que les mouvements antinucléaires sont toujours plus puissants. Le peuple en déduit : si l'on nous cache grossièrement des risques, c'est que les risques en questions sont énormes. Pourquoi ne pas commencer aujourd'hui par une transparence totale sur les questions de sécurité, seul gage de confiance des Français et seul gage pour que la sécurité de nos centrales soit maximum. Car en cachant tout même l’évidence, on n’améliore rien. Manifestement, la France n'a rien compris et ceux qui ont peur ont surement raison même si l'on n'a pas de solution réellement viable de remplacement.


Que s’est-il passé ?

Le cœur du réacteur doit être refroidi sous peine d’emballement. Le tremblement de terre provoque un arrêt automatique des réacteurs nucléaires. Mais il faut continuer à les refroidir. Or le tremblement de terre a coupé l’alimentation électrique des pompes qui servaient à refroidir le réacteur. À ce moment c’est un générateur diésel qui prend le relai. Or le tsunami qui a suivi a mis en échec le générateur diésel. Le réacteur n’était plus refroidi et risque de fondre. Un début de fonte provoque une transformation de l’eau du réacteur en gaz hydrogène et oxygène. La pression monte et si l’on ne fait rien cela peut exploser. Les ingénieurs japonais ont donc relâché un peu de gaz pour diminuer la pression.

L’hydrogène libéré a pris feu (l’hydrogène est hautement instable) et provoqué l’explosion de l’enceinte de confinement extérieure. Le gaz éjecté est fortement radioactif. La présence de Césium dans l’air prouve le début de fonte du réacteur. L’enjeu principal est donc de refroidir d’une manière ou d’une autre le réacteur, car sinon une explosion nucléaire est plus que probable.

Problème : les gaz libérés représentent donc de l’eau en moins pour refroidir le réacteur et sa température augmentera d’autant plus. Le relâché de gaz est donc qu’une alternative très temporaire. Ainsi, nous pouvons dire que la situation va évoluer rapidement dans les prochaines heures en bien ou en mal.

Une autre remarque : les réacteurs japonais étaient résistant à une défaillance (la coupure d’électricité due au tremblement de terre) mais pas à deux défaillances (la panne du générateur diésel). Ce point est extrêmement peu rassurant et montre le peu de sérieux que peuvent montrer parfois les professionnels du nucléaire.


Le texte complet de l’introduction de la conférence de presse de Monsieur Besson : “Merci Nathalie quelques mots très rapides en introduction, d'abord pour dire que, si effectivement nous sommes réunis pour parler du nucléaire, la question nucléaire n'est qu'une petite partie et au moment où nous nous parlons, certainement pas la plus importante de ce drame national qui a frappé très lourdement le japon et qui visiblement, indépendamment des chiffres officiels que l'on ne connait pas encore, à engendré des milliers de victimes face auquel il faut d'abord dire notre émotion et notre solidarité profonde. Donc c'est un drame national, le nucléaire est une question à l’intérieur de ce drame national. Pourquoi ? Nathalie vient de le rappeler, la conjonction d'un fort tremblement de terre, d'un très fort tremblement, probablement le plus fort qui n’a jamais touché le Japon et l'un des cinq plus fort ayant frappé notre planète depuis que les instruments de mesure existent. Et par-dessus, si on peut dire, un tsunami d'une violence est une puissance extraordinaire, donc toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait eu les difficultés que rencontrent nos amis japonais. À ce stade, parce qu'il faut être prudent, on est en train de commenter, les uns et les autres, des informations dont vous avez dit M. Lacoste ce matin, à juste titre, qu’elles sont fragmentaires, parcellaires, celles qui viennent du gouvernement japonais, celles qui viennent de l'exploitant, l'équivalent de notre EDF, si je puis dire, TEPCO. Que donc, dans ces conditions, nous commentons des informations fragmentaires. Si on accepte ce préambule, on peut dire que, au moment où nous nous parlons, c'est un accident grave, mais ça n'est pas une catastrophe nucléaire, et je crois que c'est bien important d’en prendre l'exacte mesure. Deuxièmement, et par rapport à ce que j'ai entendu ou vu sur beaucoup télévisions ou de radios, ça n'a strictement rien à voir, à ce stade, avec Tchernobyl, ni dans les explications, ni dans l'enchainement des faits, ni à fortiori, au moment où nous nous parlons, dans les conséquences. Donc, faisons attention de ne pas mettre d'abord nos amis japonais en difficulté en diffusant nous-mêmes de fausses informations et de ne pas alerter nos propres populations, de sonner un tocsin qui n'existe pas à ce stade. Nous ne sommes pas dans une configuration de Tchernobyl. Troisième et dernier élément pour ce qui concernant l’introduction, dire et redire à nos concitoyens que toutes les centrales françaises ont été conçues en intégrant les risques sismiques et en évaluant le risque d'inondation. Ça n’est pas quelque chose que nous évoquerions là aujourd'hui à la suite de ce qui se serait passé au Japon. C’est intégré dès la conception de nos centrales nucléaires et bien évidemment lorsque l'exploitant agit. Et lorsqu'il y a des incidents types de celui de la centrale du Blayais en Gironde, bien évidemment le retour d'expérience existe, l'analyse est faite, et sous l'autorité autorité de sureté nucléaire, qui est, je crois, l'une des plus indépendantes, et j’allais dire des plus intransigeantes au monde en matière de sureté nucléaire, les travaux sont effectués par l'exploitant et il y a des révisions régulières. Voilà ce que je voulais dire en introduction, il y aura probablement d'autres éléments à ajouter tout à l’heure.”


Mise à jour du 14/03/2011 matin: Deux nouvelles explosions ont eue lieu ce qui indique que la pression monte dans les deux autres réacteurs. La situation devient critique.

Mise à jour du 14/03/2011 matin: Nicolas Sarkozy ironise sur la situation au Japon et vante grossièrement le nucléaire Francais, c’est à peine croyable: « Si on a perdu des marchés et des appels d’offres, c’est parce qu’on est les plus chers. Et si on est les plus chers, c’est parce qu’on est les plus surs ! » déclame le chef de l’État lors de la réunion à huis clos des dirigeants UMP à l’Élysée. « L’EPR, je connais bien le chantier, j’y suis allé plusieurs fois. Je suis désolé de dire ça, mais on a la double coque ! Le principe de la double coque, c’est que si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché » a-t-il continué euphorique. Cette sortie choquante et provocatrice pour les Japonais n’empêche pas de premier ministre de s’offusquer des réactions d’Europe Ecologie-Les Verts sur la sécurité nucléaire en pleine campagne des cantonales : « C’est absolument honteux alors qu’il y a des dizaines de milliers de morts au Japon ». On croit rêver !

Mise à jour du 14/03/2011 après-midi: Selon un membre du gouvernement japonais, cité par l'agence AP, « il est impossible de déterminer si oui, ou non, les enceintes de confinement qui protègent les réacteurs de Fukushima ont été endommagées », rassurant.

Mise à jour du 14/03/2011 après-midi: Sur Rue89 l'Allemand Mycle Schneider consultant indépendant en énergie et politique nucléaires, auteur de nombreux articles dans des revues spécialisées, indique : “Condamner deux réacteurs nucléaires, ça n'est jamais arrivé dans l'histoire, c'est inimaginable. À Three Mile Island, en 1979, on a eu une fusion avancée du cœur, mais on n'a pas perdu tous les moyens, là on perd tous les moyens. On est passés dans une phase palliative.” et souligne un autre problème très inquiétant “Je suis surtout extrêmement inquiet par rapport au combustible irradié dans les piscines de refroidissement, et personne n'en parle. Un cœur de réacteur à Fukushima-Dai-Ichi 1 contient de l'ordre de 50-100 tonnes de combustible ; cela dépend des tranches qui sont de taille différente. Mais les piscines contiennent des centaines de tonnes de combustible usé, déchargé des réacteurs au fur et à mesure de leur fonctionnement. La perte de l'eau de refroidissement peut conduire à une surchauffe, les combustibles pourraient s'enflammer et dégager d'énormes quantités de radioactivité.” Ce qui lui fait dire : “Il faut dire clairement que ça dépasse le pire cauchemar possible, que la situation est très loin d'être stabilisée, que l'on est entrés dans des procédures U, ce qui signifie « ultime »

Mise à jour du 14/03/2011 fin d’après-midi: La radioactivité mesurée près de la centrale est de 1500 µSv, en France elle est plutôt de 0,10 µSv soit 15 000 fois moins. L’AIEA est en train de reclasser l'accident actuellement de niveau 4/7 en niveau 5 ou 6, mais déplore que « vingt-cinq ans après Tchernobyl, on n'a pas plus d'accès à l'info : aucun niveau de radioactivité n'est donné par les autorités, c'est incroyable ». Au Japon le site officiel qui donne des mesures de radioactivité a été fermé ce qui intrigue les Japonais… Selon le président de l'Autorité de sureté nucléaire française, André-Claude Lacoste, l'accident a atteint un niveau de gravité "au-delà de Three Mile Island sans atteindre Tchernobyl". Three Mile Island était classé niveau 5.

Mise à jour du 14/03/2011 Soirée: L’aide des experts américains est demandée par le Japon ce qui indique que la situation est devenue critique.

Mise à jour du 14/03/2011 Soirée: Anne Lauvergeon était invitée sur France 2 et a été comme Besson très rassurante en déclarant que la situation n’avait rien à voir avec Tchernobyl et que les dernières nouvelles étaient rassurantes ! Pour Madame Lauvergeon a confirmé les propos de Nicolas Sarkozy et a considéré que l'accident de Fukushima entrainerait probablement une demande accrue de sureté, mais que la France était bien placée grâce à sa technologie "sure"… Nous voyons bien que le président et l’industrie du nucléaire Français parlent d’une seule voix dans cette affaire : "Je crois qu'aujourd'hui, les réacteurs low cost, ce n'est pas ça l'avenir", a-t-elle déclaré sur France 2. Elle pourrait dire que les réacteurs ne sont peut-être plus l’avenir du tout… Pourtant, la situation n’est pas catastrophique pour elle : "Ne manipulons pas les peurs de manière primaire. On a l'impression que parfois il y a plus d'énervement dans le système français que dans l'extraordinaire sang-froid que développent les Japonais".

Mise à jour du 14/03/2011 Soirée: Le journal Le Monde souligne déjà “Japon : comment le discours du gouvernement français a évolué”. SAMEDI : "PAS UNE CATASTROPHE NUCLÉAIRE" DIMANCHE : "POUR L'INSTANT, LE RISQUE MAJEUR (...) EST MAÎTRISÉ" LUNDI : "LA SITUATION EST PRÉOCCUPANTE", MARDI : "PEUT-ÊTRE SUR LE CHEMIN DE LA CATASTROPHE"


Mise à jour du 15/03/2011 Matin: L’AIEA a finaleme, nt reclasser l'accident en niveau 6, nous approchons du niveau maximum 7: Tchernobyl.

Mise à jour du 15/03/2011 après-midi: Un Français basé à Tokyo dans une vidéo postée ce jour sur YouTube explique (en anglais) comment le gouvernement Japonais tiens dans l’ignorance ses citoyens. 

Mise à jour du 15/03/2011 après-midi: François Fillon a affirmé devant les députés que le gouvernement n'éluderait "aucune des questions posées" par la catastrophe nucléaire au Japon, tout en jugeant "absurde" d'affirmer que ce type d'énergie était "condamné par cet accident". Inutile de dire que lorsque François Fillon affirme que le gouvernement n'éluderait "aucune des questions posées" cela veut dire qu’il les éludera toutes… Il indique de prochains contrôles sur les centrales françaises seront « rendus intégralement publics » (tout sera caché), ajoutant que « 10.000 pastilles d'iode envoyées aux Français au Japon », un peu ridicule comme aide non ?

Mise à jour du 15/03/2011 soir: D’après 20 minutes.fr : “Le réacteur n°4 de la centrale de Fukushima, dont la toiture s'est fissurée, a pris feu mardi soir. Par ailleurs, deux techniciens sont portés disparus après l'explosion survenue sur l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi endommagée par le séisme du 11 mars, a annoncé l'Agence japonaise de sûreté nucléaire. […] Ce mardi matin, deux nouvelles explosions dans les réacteurs n°2 et n°4 et un incendie à la centrale atomique de Fukushima-Daiichi ont provoqué une hausse du niveau de radioactivité jusqu'à Tokyo, où un sentiment de panique commence à s'emparer de la population. “

Mise à jour du 15/03/2011 soir: Le Figaro titre déjà ce soir : “Japon : les kamikazes du nucléaire sacrifient leur vie”: Ils seraient une cinquantaine de héros, dans des conditions folles, à jouer le tout pour le tout dans la centrale de Fukushima afin d'éviter la fusion du cœur des réacteurs.

Mise à jour du 16/03/2011 soir: Finalement c’est la piscine de refroidissement du combustible usagé qui pose le plus de problème. Le combustible usagé est ici depuis plus de 3 mois et était en train de refroidir doucement avant le tremblement de terre. Une fuite dans la piscine à vidé toute son eau et le combustible usagé (mais très dangereux) se retrouve à l’air libre. Les tentatives de largage d’eau par hélicoptère ont été abandonnée vu la radioactivité trop forte à la verticale de la piscine. Le japonais pense utiliser des lances à eau puissantes. Le président de l'Autorité américaine de régulation nucléaire affirme que des radiations « extrêmement fortes » ont été relevées au réacteur 4, depuis que la piscine de stockage du réacteur ne contient plus d'eau. L'accident prendrait alors une toute autre dimension : " On serait dans la même gamme de rejets que Tchernobyl ", explique Thierry Charles directeur de la sureté des usines à l'IRSN. Sans compter qu'un tel niveau de rejets mettrait en péril les opérations en cours sur les autres parties du site, devenues trop dangereuses.

Mise à jour du 16/03/2011 soir: Nathalie Kosciusko-Morizet estime que « si on va au bout du scénario catastrophe », l'accident nucléaire de Fukushima pourrait entrainer des retombées radioactives en France. Mais elles resteront à des niveaux ne posant pas de « problème sanitaire ». On nous l’a déjà faite celle là ! Quant à Nicolas Sarkozy il estime que la situation est "extrêmement préoccupante, très grave", et que les heures à venir sont "essentielles".

1 commentaire:

Pipolitique a dit…

Le pipeau reste une technique largement utilisée par les hommes et femmes politiques de tout bord. Les moins bien informés se laissent malheureusement berner.

La solution : traquer les mensonges dans les déclarations politiques avec un site comme http://www.pipo-litique.com et démonter les pipeaux en apportant la vérité.

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